Naissance d’enfants génétiquement modifiés : une réponse solennelle est urgente

A l’occasion du second sommet international sur la modification du génome à Hong Kong, le chercheur chinois He Jiankui a annoncé la naissance de deux jumelles issues d’embryons génétiquement modifiés par utilisation de la méthode Crispr/Cas9 autrement nommée « ciseaux moléculaires ». Quels que soient les espoirs placés dans les perspectives thérapeutiques associés à cette technique, cette expérimentation hasardeuse, véritable essai d’homme, ne saurait rester sans réaction

D’abord, à l’heure actuelle, le chercheur ne peut en effet pas garantir que les modifications génétiques apportées aux embryons n’entraîneront pas de conséquences imprévues, au préjudice de ces deux enfants. Il n’est pas non plus possible de garantir l’absence de risque pour la propre descendance de ces enfants.

Ensuite, au-delà de la question du risque, l’utilisation de cette technique pourrait s’inscrire dans les visées transhumanistes d’augmentation de l’homme.

Pour prémunir l’humanité contre ces périls, nous devons, dans la loi française, affirmer explicitement la prohibition de l’utilisation de la technique des ciseaux moléculaires ou de toute autre modification du génome au stade embryonnaire. A l’échelle internationale, la France doit prendre l’initiative d’un nouveau Protocole additionnel à la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine dite Convention d’Oviedo pour interdire solennellement et universellement cette pratique.