Mesures en faveur des associations et de leurs bénévoles

Mme Annie Genevard attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les difficultés que rencontrent les associations depuis plusieurs mois.

Alors que les associations ont un rôle essentiel dans beaucoup de domaines de la vie des Français, notamment en milieu rural, la crise sanitaire a malheureusement affaibli leur dynamisme. En milieu rural, les associations sportives et culturelles font un travail exemplaire notamment dans la transmission des savoirs auprès des plus jeunes. Leur action est irremplaçable dans des secteurs où les pouvoirs publics ne peuvent intervenir avec la même efficacité et leur présence est impérative dans les domaines les plus difficiles de l’action sociale. Or les bénévoles des associations sont de moins en moins nombreux, ce qui entraîne des conséquences parfois lourdes pour la pérennité des structures.

De fait, il semble indispensable de reconnaître durablement l’engagement de ces bénévoles qui agissent dans un esprit de civisme et de citoyenneté. Par leur expérience et leur investissement personnel, ils sont des acteurs indispensables pour l’attractivité des territoires et la création de lien social dont nous avons tant besoin. Elle lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour soutenir l’engagement associatif.

Spectacle vivant : chômage partiel

Mme Annie Genevard attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance quant à la situation des entreprises de prestations techniques au service du spectacle vivant.

Ces entreprises, dépendantes du secteur de l’évènementiel, sont depuis le mois de mars 2020 à l’arrêt. Bénéficiaires d’aides pour faire face à la crise, ces entreprises s’inquiètent pourtant quant aux dispositions du décret n° 2020-1786 du 30 décembre 2020 relatif à la détermination des taux et modalités de calcul de l’indemnité et de l’allocation d’activité partielle. En effet, à partir du 31 janvier 2021, le reste à charge pour les entreprises sera de 15 % puis de 40 % au 1er avril 2021. Ces entreprises, qui sont très affectées par la crise sanitaire, n’ont plus d’activité et par conséquent leur trésorerie est nulle.

Ainsi, la réduction de la prise en charge par l’État sera une catastrophe pour les entreprises qui ont réussi jusqu’à présent à préserver les emplois de leurs salariés. Les entreprises n’auront d’autres choix que de licencier massivement dès le premier trimestre 2021, ce qui viendrait ruiner tous les efforts consentis par l’État pour soutenir cette filière. Les entreprises de prestations techniques sont indispensables au bon fonctionnement du secteur culturel en France. C’est pourquoi elle souhaite l’alerter sur ces nouvelles dispositions relatives au chômage partiel.

Langue française : Annie Genevard saisit l’Académie française

Annie Genevard souhaite saisir officiellement l’Académie française au sujet de la protection des grands principes de la langue française

A l’initiative d’une résolution visant à créer une commission d’enquête sur les difficultés liées à la protection des grands principes de la langue française, Annie Genevard, Députée du Doubs et Vice-présidente de l’Assemblée nationale, a déjeuné ce jour avec Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France, afin de lui exposer le contenu de sa résolution cosignée par près de 60 députés de son groupe parlementaire.

Celui-ci a accueilli favorablement la démarche et a précisé que l’Académie française qui, en vertu de ses statuts, doit veiller à la protection de notre langue, devrait être très attentive à cette initiative.

La vice-présidente saisira officiellement Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie Française, Madame Hélène Carrère d’Encausse sur ce sujet.

Semaine de la langue française et de la francophonie : Annie Genevard dépose une résolution pour donner un statut juridique à la langue française

En cette semaine de la langue française et de la francophonie, Annie Genevard, vice-présidente de l’Assemblée nationale et Secrétaire générale des Républicains, a déposé une proposition de Résolution à l’Assemblée nationale pour donner un statut juridique à la langue française afin d’éviter à l’avenir, par exemple, le recours à l’écriture inclusive.

Les récents débats sur le recours à l’écriture inclusive, qui ne se réduit pas il faut le rappeler à l’usage du point médian, nous ont effectivement rappelé qu’il n’existe pas de statut juridique de notre langue à même de la protéger d’initiatives plus ou moins heureuses visant à forcer l’usage qui doit prévaloir dans l’évolution naturelle de ce matériau vivant qu’est une langue.

L’Académie française, dont l’autorité est incontestable et devant laquelle Emmanuel Macron s’exprimera aujourd’hui, s’est d’ailleurs alarmée de ces initiatives. La langue n’est pas un bien dont chacun peut s’emparer à sa guise et en faire ce que bon lui semble.

C’est le sens de la résolution déposée par Annie Genevard et qui vise à créer une commission d’enquête sur les difficultés liées à la protection des grands principes de la langue française. Ce document montre notamment des exemples de difficultés posées par l’écriture inclusive et des réactions peu cohérentes suscitées, y compris au sein du gouvernement.

La commission d’enquête qui sera être créée en cas d’adoption de cette résolution, devra proposer des mesures susceptibles d’être mises en place pour consacrer juridiquement les principes de la langue dans le respect d’une juste évolution de son usage.

Les Français sont très attachés à leur langue et considèrent à juste titre qu’elle représente une composante majeure de l’identité française, comme en attestent de récents sondages.

Cette proposition de résolution est d’ores-et-déjà soutenue par 55 députés « les Républicains » qui l’ont cosignée.

 

PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Visant à créer une commission d’enquête sur les difficultés liées à la protection des grands principes de la langue française

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,
De vifs débats se sont engagés au sujet de l’introduction de l’écriture inclusive dans la langue française.

Dans son guide « Pour une communication sans stéréotype de sexe », le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, institution nationale consultative indépendante créée en 2013 et chargée de la protection des droits des femmes, a émis dix recommandations pour une communication publique sans stéréotype de sexe dont plusieurs d’entre elles induisent des modifications dans le fonctionnement de la langue française :
– Éliminer toutes expressions telles que « mademoiselle », « nom de jeune fille »…
– Accorder les noms de métiers, de titres, grades avec le sexe des personnes qui les occupent, par exemple « madame la cheffe de bureau », « pompière ».
– User du féminin et du masculin dans les messages adressés à « tous et toutes », « celles et ceux », de mots épicènes c’est à dire identiques au masculin et au féminin, par exemple « élève » ou englobants « le public », « une personne ».
– Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération, par exemple « égalité femmes – hommes » ou « les lycéennes et les lycéens ».

Parmi les préconisations du Haut Conseil figurent :
– L’usage du « point médian » appelé aussi « point d’altérité » (par exemple « le.la présentateur.rice »)
L’accord grammatical de proximité qui consiste à accorder les mots avec le terme le plus rapproché, par exemple « les hommes et les femmes sont belles ».

En fait, l’écriture inclusive ne se limite pas aux aspects les plus controversés que sont le point médian et l’accord de proximité mais désigne l’ensemble des dispositions qui visent à inclure dans la langue une visibilité accrue du féminin.

Est-il opportun d’adapter la langue aux questions sociales telles que l’égalité des hommes et des femmes, c’est en tout cas l’objectif affiché du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que celle de la Délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale, au risque de forcer l’usage et de susciter la polémique ?

En son temps Claude Lévi-Strauss et Georges Dumézil alertaient : « des changements délibérés risquent de mettre la confusion et le désordre dans l’équilibre subtil né de l’usage ». La langue est vivante mais selon ces deux éminents savants c’est l’usage qui conduit naturellement aux changements de la langue et non la volonté de la soumettre à des évolutions sociétales, voire à une idéologie.

Les préconisations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ont suscité diverses réactions assez peu cohérentes entre elles, y compris au sein du gouvernement. Ainsi, le premier ministre a signé une circulaire « INVITANT », dans un langage très jargonneux, à ne pas faire usage de l’écriture inclusive, abusivement présentée comme une interdiction. Le ministre de l’Education nationale s’est montré hostile à l’accord de proximité et la ministre de la Culture semble favorable à la féminisation des titres. Le journal le Monde adopte la féminisation des titres dont il impose la liste (une femme-grenouille, une chef, une clown…), tolère le point médian et annonce l’expérimentation de l’accord de proximité. Il convient également de noter qu’un collectif de professeurs a décidé de modifier de sa propre autorité les règles grammaticales en matière d’accord.

On le voit, le consensus n’existe pas sur l’écriture inclusive. L’exemple de la féminisation des titres est de ce point de vue éclairante puisque, obéissant à un même objectif, les réponses linguistiques sont différentes (« une chef », « une cheffe »).

Dès lors, quelle langue faut-il donc enseigner ? Quelles règles appliquer ? Quelle autorité est-elle à même de trancher ?

L’Académie française a vivement dénoncé l’écriture inclusive, considérant qu’il s’agissait d’un « péril mortel » pour l’avenir de la langue française. Elle précise que la démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques de cette écriture aboutit à une « langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». Elle ajoute dans son cri d’alarme « On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment  il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. »

La position de l’Académie française, qui a pour principale fonction de travailler à donner des règles certaines à notre langue, doit être véritablement prise en compte.

Rappelons qu’en 1539, le roi de France François 1er signe l’ordonnance de Villers- Cotterêts et fait ainsi du français la langue officielle du droit et de l’administration, à la place du latin et des autres langues du pays. Afin que la langue soit dotée d’une clarté nécessaire, le Cardinal de Richelieu a institué l’Académie française et lui a confié l’exercice de la mission définie par l’article XXIV de ses statuts de fondation (1635) : « de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. » Cet article formule la raison d’être de l’Académie et fonde son autorité. L’Académie remplit principalement sa mission par le moyen de son Dictionnaire destiné à guider l’usage. Le Dictionnaire de l’Académie française est appelé à servir de référence à tous les autres. C’est pour cette raison que l’État couvre de son  autorité les travaux lexicographiques de l’Académie en assurant la publication, sous forme de fascicules trimestriels, dans la collection des « Documents administratifs » du Journal officiel.

En vertu du décret du 3 juillet 1996 relatif à l’enrichissement de la langue française, la Commission d’enrichissement de la langue française soumet à l’Académie française les termes, expressions et définitions qu’elle retient.

Ce décret est appliqué par la « Délégation générale à la langue française et aux langues de France » qui oriente et coordonne les politiques publiques visant à garantir l’emploi de la langue française, à promouvoir son usage et à assurer son enrichissement. Créé en 1966 sous le nom de « Haut comité pour la défense et l’expansion de la langue française », la Délégation a également pour mission de faire connaître au grand public les termes publiés au Journal officiel et de favoriser leur implantation dans la langue courante.

La langue française est présente dans notre droit avec deux grands fondements :

La constitution française, par son article 2 « La langue de la République est le français », confère un statut constitutionnel à la langue française. Selon le Conseil constitutionnel, cette disposition a notamment pour conséquences : l’usage du français s’impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public ; les particuliers ne peuvent se prévaloir, dans leurs relations avec les administrations et les services publics, d’un droit à l’usage d’une langue autre que le français, ni être contraints à un tel usage ; elle n’interdit pas l’utilisation de traductions ; il est ainsi possible pour les services publics de recourir à une langue autre que le français, à la condition qu’une version française existe, qui seule fait foi en cas de litige ; son application ne doit pas conduire à méconnaître l’importance que revêt, en matière d’enseignement, de recherche et de communication audiovisuelle, la liberté d’expression et de communication.
La Loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (dite « loi Toubon »), qui est venue préciser la portée et le périmètre de la disposition constitutionnelle. Cette loi apporte un cadre juridique qui permet l’exercice sur notre territoire d’un « droit au français » dans différents domaines comme le commerce, l’enseignement, la publicité, les médias, la recherche, la consommation, le service public…

La protection de la langue est traitée par de nombreux organismes ou institutions au premier rang desquels figure l’Académie française, mais aussi la Délégation générale à la langue française et aux langues de France ou la Délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale. Or, ces organisations qui jouissent pourtant d’une autorité ne peuvent empêcher des initiatives qui visent à modifier les principes de la langue, qu’elles émanent d’un collectif ou d’un journal par exemple.

Il semble donc regrettable qu’il n’existe pas dans notre pays de protection juridique globale de la langue française.

C’est pourquoi la présente proposition de résolution vise à la création d’une commission d’enquête parlementaire afin d’étudier les pistes permettant de protéger les grands principes de notre langue française tout en ne faisant pas obstacle à une juste évolution de son usage.

PROPOSITION DE RESOLUTION

Article unique

En application des articles 137 et suivants du Règlement, il est créé une commission d’enquête de trente membres dont les missions sont précisées ci-dessous.
1° Elle aura pour mission de dresser un état des lieux des grands principes de grammaire, de conjugaison et d’orthographe qui forment la langue française.
2° Elle aura pour mission de dresser un état des lieux de tous les dispositifs qui ont pour intérêt d’apporter des modifications à la langue.
3° Elle examinera les mesures susceptibles d’être mises en place pour consacrer juridiquement les principes de la langue tout en respectant une juste évolution de son usage.

Écriture inclusive : Annie Genevard demande une protection des principes de la langue française

Écriture inclusive : Annie Genevard demande une protection des principes de la langue française

Alors que de nombreux débats se sont engagés autour de l’écriture inclusive, la Députée du Doubs et Vice-présidente de l’Assemblée nationale, Annie Genevard a déposé une proposition de résolution visant à créer une commission d’enquête sur les difficultés liées à la protection des grands principes de la langue française.

La protection de la langue est traitée par de nombreux organismes ou institutions qui jouissent d’une autorité légitime mais qui ne peuvent empêcher des initiatives qui ont pour objectif de modifier les principes de la langue, qu’elles émanent de collectif indépendant, de la presse ou de personnalités publiques. Il semble donc regrettable qu’il n’existe pas de protection juridique globale de la langue française.

La Vice-présidente ne remet nullement en cause le caractère vivant de notre langue mais précise que les évolutions doivent être la résultante de l’usage et non d’une démarche imposée au titre, par exemple, de l’égalité entre les femmes et les hommes.

La résolution montre de nombreux exemples des difficultés posées par l’écriture inclusive et des réactions peu cohérentes suscitées, y compris au sein du gouvernement.

Annie Genevard souhaite qu’une commission d’enquête parlementaire se prononce notamment sur les mesures susceptibles d’être mises en place pour consacrer juridiquement les principes de la langue dans le respect d’une juste évolution de son usage.

 

PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Visant à créer une commission d’enquête sur les difficultés liées à la protection des grands principes de la langue française

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,
De vifs débats se sont engagés au sujet de l’introduction de l’écriture inclusive dans la langue française.

Dans son guide « Pour une communication sans stéréotype de sexe », le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, institution nationale consultative indépendante créée en 2013 et chargée de la protection des droits des femmes, a émis dix recommandations pour une communication publique sans stéréotype de sexe dont plusieurs d’entre elles induisent des modifications dans le fonctionnement de la langue française :
– Éliminer toutes expressions telles que « mademoiselle », « nom de jeune fille »…
– Accorder les noms de métiers, de titres, grades avec le sexe des personnes qui les occupent, par exemple « madame la cheffe de bureau », « pompière ».
– User du féminin et du masculin dans les messages adressés à « tous et toutes », « celles et ceux », de mots épicènes c’est à dire identiques au masculin et au féminin, par exemple « élève » ou englobants « le public », « une personne ».
– Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération, par exemple « égalité femmes – hommes » ou « les lycéennes et les lycéens ».

Parmi les préconisations du Haut Conseil figurent :
– L’usage du « point médian » appelé aussi « point d’altérité » (par exemple « le.la présentateur.rice »)
L’accord grammatical de proximité qui consiste à accorder les mots avec le terme le plus rapproché, par exemple « les hommes et les femmes sont belles ».

En fait, l’écriture inclusive ne se limite pas aux aspects les plus controversés que sont le point médian et l’accord de proximité mais désigne l’ensemble des dispositions qui visent à inclure dans la langue une visibilité accrue du féminin.

Est-il opportun d’adapter la langue aux questions sociales telles que l’égalité des hommes et des femmes, c’est en tout cas l’objectif affiché du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que celle de la Délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale, au risque de forcer l’usage et de susciter la polémique ?

En son temps Claude Lévi-Strauss et Georges Dumézil alertaient : « des changements délibérés risquent de mettre la confusion et le désordre dans l’équilibre subtil né de l’usage ». La langue est vivante mais selon ces deux éminents savants c’est l’usage qui conduit naturellement aux changements de la langue et non la volonté de la soumettre à des évolutions sociétales, voire à une idéologie.

Les préconisations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ont suscité diverses réactions assez peu cohérentes entre elles, y compris au sein du gouvernement. Ainsi, le premier ministre a signé une circulaire « INVITANT », dans un langage très jargonneux, à ne pas faire usage de l’écriture inclusive, abusivement présentée comme une interdiction. Le ministre de l’Education nationale s’est montré hostile à l’accord de proximité et la ministre de la Culture semble favorable à la féminisation des titres. Le journal le Monde adopte la féminisation des titres dont il impose la liste (une femme-grenouille, une chef, une clown…), tolère le point médian et annonce l’expérimentation de l’accord de proximité. Il convient également de noter qu’un collectif de professeurs a décidé de modifier de sa propre autorité les règles grammaticales en matière d’accord.

On le voit, le consensus n’existe pas sur l’écriture inclusive. L’exemple de la féminisation des titres est de ce point de vue éclairante puisque, obéissant à un même objectif, les réponses linguistiques sont différentes (« une chef », « une cheffe »).

Dès lors, quelle langue faut-il donc enseigner ? Quelles règles appliquer ? Quelle autorité est-elle à même de trancher ?

L’Académie française a vivement dénoncé l’écriture inclusive, considérant qu’il s’agissait d’un « péril mortel » pour l’avenir de la langue française. Elle précise que la démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques de cette écriture aboutit à une « langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». Elle ajoute dans son cri d’alarme « On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment  il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. »

La position de l’Académie française, qui a pour principale fonction de travailler à donner des règles certaines à notre langue, doit être véritablement prise en compte.

Rappelons qu’en 1539, le roi de France François 1er signe l’ordonnance de Villers- Cotterêts et fait ainsi du français la langue officielle du droit et de l’administration, à la place du latin et des autres langues du pays. Afin que la langue soit dotée d’une clarté nécessaire, le Cardinal de Richelieu a institué l’Académie française et lui a confié l’exercice de la mission définie par l’article XXIV de ses statuts de fondation (1635) : « de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. » Cet article formule la raison d’être de l’Académie et fonde son autorité. L’Académie remplit principalement sa mission par le moyen de son Dictionnaire destiné à guider l’usage. Le Dictionnaire de l’Académie française est appelé à servir de référence à tous les autres. C’est pour cette raison que l’État couvre de son  autorité les travaux lexicographiques de l’Académie en assurant la publication, sous forme de fascicules trimestriels, dans la collection des « Documents administratifs » du Journal officiel.

En vertu du décret du 3 juillet 1996 relatif à l’enrichissement de la langue française, la Commission d’enrichissement de la langue française soumet à l’Académie française les termes, expressions et définitions qu’elle retient.

Ce décret est appliqué par la « Délégation générale à la langue française et aux langues de France » qui oriente et coordonne les politiques publiques visant à garantir l’emploi de la langue française, à promouvoir son usage et à assurer son enrichissement. Créé en 1966 sous le nom de « Haut comité pour la défense et l’expansion de la langue française », la Délégation a également pour mission de faire connaître au grand public les termes publiés au Journal officiel et de favoriser leur implantation dans la langue courante.

La langue française est présente dans notre droit avec deux grands fondements :

La constitution française, par son article 2 « La langue de la République est le français », confère un statut constitutionnel à la langue française. Selon le Conseil constitutionnel, cette disposition a notamment pour conséquences : l’usage du français s’impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public ; les particuliers ne peuvent se prévaloir, dans leurs relations avec les administrations et les services publics, d’un droit à l’usage d’une langue autre que le français, ni être contraints à un tel usage ; elle n’interdit pas l’utilisation de traductions ; il est ainsi possible pour les services publics de recourir à une langue autre que le français, à la condition qu’une version française existe, qui seule fait foi en cas de litige ; son application ne doit pas conduire à méconnaître l’importance que revêt, en matière d’enseignement, de recherche et de communication audiovisuelle, la liberté d’expression et de communication.
La Loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (dite « loi Toubon »), qui est venue préciser la portée et le périmètre de la disposition constitutionnelle. Cette loi apporte un cadre juridique qui permet l’exercice sur notre territoire d’un « droit au français » dans différents domaines comme le commerce, l’enseignement, la publicité, les médias, la recherche, la consommation, le service public…

La protection de la langue est traitée par de nombreux organismes ou institutions au premier rang desquels figure l’Académie française, mais aussi la Délégation générale à la langue française et aux langues de France ou la Délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale. Or, ces organisations qui jouissent pourtant d’une autorité ne peuvent empêcher des initiatives qui visent à modifier les principes de la langue, qu’elles émanent d’un collectif ou d’un journal par exemple.

Il semble donc regrettable qu’il n’existe pas dans notre pays de protection juridique globale de la langue française.

C’est pourquoi la présente proposition de résolution vise à la création d’une commission d’enquête parlementaire afin d’étudier les pistes permettant de protéger les grands principes de notre langue française tout en ne faisant pas obstacle à une juste évolution de son usage.

 

PROPOSITION DE RESOLUTION

Article unique

En application des articles 137 et suivants du Règlement, il est créé une commission d’enquête de trente membres dont les missions sont précisées ci-dessous.
1° Elle aura pour mission de dresser un état des lieux des grands principes de grammaire, de conjugaison et d’orthographe qui forment la langue française.
2° Elle aura pour mission de dresser un état des lieux de tous les dispositifs qui ont pour intérêt d’apporter des modifications à la langue.
3° Elle examinera les mesures susceptibles d’être mises en place pour consacrer juridiquement les principes de la langue tout en respectant une juste évolution de son usage.