Mme Annie Genevard interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation des assistants de régulation médicale (ARM) actuellement en formation.
À l’automne 2019, et pour la première fois dans l’histoire du SAMU, une formation diplômante pour les ARM a été instaurée. D’une durée de dix mois, elle est dispensée au sein de dix centres répartis sur l’ensemble du territoire.
Le personnel actuellement en poste devra quant à lui se former obligatoirement d’ici à 2026.
Cette formation a été rendue
indispensable au vu des nombreux incidents ayant émaillé la vie de l’institution,
et notamment suite à la médiatique affaire « Musenga », cette jeune femme qui
avait appelé le SAMU à plusieurs reprises pour des douleurs abdominales sévères
mais qui n’avait pas été prise au sérieux par l’assistante de régulation. Cette
dernière n’avait alors pas pris la peine de transférer l’appel à un médecin
régulateur pourtant seul décisionnaire au sein du centre de réception et de
régulation des appels (CRRA). Naomie est décédée quelques heures après avoir
été admise à l’hôpital.
La professionnalisation des ARM intervient pour répondre à ces défaillances
ainsi qu’à la défiance du grand public pour cette institution ô combien
indispensable qu’est le SAMU.
Néanmoins, les services d’aide médicale urgente font face à un manque
d’effectifs criant et ne peuvent se permettre de patienter dix mois le temps
que les élèves soient opérationnels. Par conséquent, ils continuent de recruter
des personnels non formés et non diplômés en contrat à durée déterminée
renouvelable.
La formation n’étant pas rémunérée, les élèves vivront pour la majorité d’entre
eux une année financièrement délicate. Leur engagement est entier et tous sont
désireux de mettre leurs futurs acquis au service des différents SAMU.
Ils doivent pouvoir bénéficier d’une situation professionnelle pérenne à
l’issue de ces dix mois. Comment pourrait-on justifier que leur diplôme ne
constitue pas une plus-value vis-à-vis des ARM qui n’en sont pas titulaires…
Il en va d’ailleurs de la continuité de ce service public si particulier. Les CRRA sont en perpétuel renouvellement de personnels et peinent à fidéliser leurs agents. En rendant obligatoire la diplomation d’ici à 2026, il faudra impérativement rendre la profession plus attractive pour limiter les départs intempestifs des ARM.
Aussi, la députée souhaiterait connaître les mesures qui seront prises pour assurer aux futurs ARM diplômés un statut plus avantageux que celui auquel sont soumis les personnels recrutés et formés insuffisamment (CDI ou stagiarisation à l’issue de la formation).