Devoir de mémoire des victimes de guerre

Mme Annie Genevard attire l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès de la ministre des armées, concernant la situation et le devenir de l’Union française des associations de combattants et victimes de guerre.

L’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre qui compte plus de 570 000 ressortissants, a récemment attiré l’attention du Gouvernement sur la situation de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre qui assure avec conviction et détermination les missions qui lui sont dévolues et qui reposent sur la solidarité, la reconnaissance, la réparation et la mémoire.

Les acteurs ou témoins de ces années ne seront bientôt plus en capacité de transmettre ce qu’ils ont vécu. Il est de notre devoir de préserver cet héritage et de notre responsabilité de continuer à assurer à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre les moyens d’y parvenir. Un maillage territorial départemental et un rapprochement avec l’éducation nationale restent nécessaires pour pérenniser leurs actions.

Les inquiétudes du monde combattant ont été transmises à M. le Président de la République lors des cérémonies du 8 mai 2019. Aussi, afin d’assurer la poursuite des missions de l’Office national des anciens combattants et victime de guerre, elle souhaiterait connaître les propositions envisagées par le Gouvernement en la matière.

Réponse publiée le 15 octobre 2019

La secrétaire d’État auprès de la ministre des armées tient à rappeler tout l’attachement qu’elle porte à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), acteur majeur de la mémoire et de la solidarité. En effet, l’existence de l’ONACVG, « maison des anciens combattants et des victimes de guerre », demeure, aujourd’hui comme hier, essentielle.

Cet établissement public accompagne les combattants de tous les conflits et, par son action, traduit l’exigence de solidarité qu’imposent les nombreuses situations sociales des anciens combattants et de leurs veuves. Il soutient de plus les pupilles de la Nation et les victimes d’actes de terrorisme.

Outre sa mission principale, qui est de veiller à la mise en œuvre du droit à reconnaissance et à réparation au profit de ses ressortissants, il contribue à la promotion des valeurs républicaines et à la préservation de la mémoire combattante. Il s’appuie, pour l’ensemble de ses actions, sur un réseau unique de services et de correspondants présents sur tout le territoire français et à l’étranger. L’ONACVG dispose d’un maillage territorial composé de 100 services départementaux 2 services d’outre-mer en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie et 3 services en Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie).

Placés sous l’autorité de la directrice générale de l’ONACVG et des préfets, qui président les conseils départementaux de l’établissement public qui ont été renouvelés en 2019, ces services de proximité animent un vaste réseau de partenaires associatifs et institutionnels œuvrant dans les domaines de la mémoire, de la solidarité, de la reconnaissance et de la réparation. Les missions de ces services ont évolué au gré des réorganisations du ministère en charge des anciens combattants et des mesures de rationalisation décidées par les gouvernements successifs.

Ainsi, en 2015, ils ont pris en charge les responsabilités des préfectures pour la gestion des dispositifs instaurés pour venir en aide aux rapatriés de la guerre d’Algérie.

Par ailleurs, la modernisation et la rationalisation de l’Office ont été poursuivies en 2018, conformément au contrat d’objectifs et de performance 2014-2018. L’ONACVG a ainsi transféré à d’autres opérateurs l’ensemble des établissements médicaux-sociaux et les écoles de reconversion professionnelle placés sous son autorité, et adapté le format de ses services départementaux.

Le traitement des prestations est désormais confié à des pôles de compétences mutualisés, à un niveau interdépartemental ou national. Toutefois, face à la diminution notable et régulière du nombre de ses ressortissants et à l’évolution des différentes catégories de ces derniers, il est nécessaire de faire évoluer l’organisation de l’ONACVG.

Aussi, le dernier conseil d’administration de l’Office a voté en juillet 2019 un document d’orientation stratégique qui prévoit d’adapter son organisation, de diminuer ses effectifs d’environ 10 % entre 2019 et 2021, et de simplifier sa gouvernance. Un audit de l’établissement sera mené à l’automne prochain par l’inspection générale des finances, le contrôle général des armées et l’inspection générale de l’administration afin de faire des propositions d’adaptation de l’ONACVG.

Dans ce cadre, comme la secrétaire d’État l’a rappelé à plusieurs reprises, lors de ses différentes allocutions ou auditions, la dimension locale de l’ONACVG constitue un outil de proximité au service du monde combattant d’une extrême richesse.

La secrétaire d’État restera attentive au maintien du maillage territorial de l’Office.