Programme scolaire des établissements turcs en France

Mme Annie Genevard interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur les informations rapportées par l’hebdomadaire Le Point relatant la volonté pour le chef d’État turc d’ouvrir des établissements scolaires turcs en France.

Selon un article du Figaro, Recep Tayyip Erdogan a chargé une délégation turque de se rendre en France les 20 et 21 mai 2019, afin d’y observer les lycées internationaux. L’objectif serait ensuite d’exiger la création de lycées turcs sur le territoire français. Ainsi, ces établissements prodigueraient les mêmes programmes que ceux enseignés en Turquie.

Or, dès le mois de février 2012, le président turc avait affirmé vouloir « former une génération pieuse ». Cette déclaration a d’ailleurs été suivie par la création de trois cours optionnels de religion au collège à l’été 2012. En parallèle, les lycées « imam hâtif », destinés à la formation des imams et prédicateurs se sont multipliés en Turquie. En effet, les élèves ayant échoué aux concours d’entrée en lycée public sont désormais inscrits d’office dans ces établissements religieux.

Selon Le Figaro, la Turquie comptait 1 408 lycées de ce type en 2017, accueillant 517 000 élèves. Le ministère de l’éducation nationale turc diffuse depuis juillet 2017 un nouveau programme dans lequel l’enseignement du concept de « djihad » est intégré. L’argument utilisé par le ministre de l’éducation nationale turc, Ismet Yilmaz, pour expliquer cette montée du fait religieux dans l’éducation des élèves turcs était : « le djihad existe dans notre religion et il est du devoir du ministère de l’éducation de veiller à ce que ce concept soit enseigné de façon juste et appropriée ».

Il semble ainsi logique de penser qu’un établissement turc en France enseignera également le « djihad ». Or le terrorisme islamiste est l’une des menaces principales à l’intégrité du pays et à la sécurité des Français. Depuis 2012, les attentats terroristes ont fait 252 victimes. Plus que jamais, la lutte contre le djihadisme et le communautarisme est dans l’intérêt général de la Nation.

Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse français a fait de la laïcité l’un de ses combats principaux et ne cesse d’afficher sa volonté de lutter contre le communautarisme à l’école.

Elle souhaiterait donc connaître les mesures qui seront prises en pour empêcher l’ouverture en France d’établissements diffusant de tels programmes.