Le Point : Service national universel: Genevard (LR) pointe une « idée qui ne vaut rien tant qu’elle n’est pas réalisable »

La vice-présidente de l’Assemblée nationale et secrétaire générale des Républicains, Annie Genevard, a pointé une nouvelle fois mercredi le coût du service national universel voulu par Emmanuel Macron, soulignant que « l’idée ne vaut rien tant qu’elle n’est pas réalisable ».

Le service national obligatoire, dont le rapport parlementaire sera présenté mercredi, devrait comporter « une partie obligatoire de 3 à 6 mois », a souhaité mardi soir Emmanuel Macron.

« C’était dans son programme, l’idée d’un service universel, qui plaît beaucoup à l’opinion publique, qui est très nostalgique de ce temps qu’elle juge formidable, où il y avait un grand creuset républicain au moment du service militaire. Ce temps est révolu on le sait », a commenté Mme Genevard sur Sud Radio.

« Nous, d’emblée on a signalé que (pour) s’engager dans une idée comme celle-là, il faut quand même être un peu sérieux et la chiffrer », a-t-elle rappelé, évoquant la somme de « 15 milliards » d’euros sur un quinquennat. « On était très sceptique sur les modalités de financement d’une opération comme celle-là ( ?) même si l’idée paraît sympathique, l’idée ne vaut rien tant qu’elle n’est pas réalisable ».

Mme Genevard a également pointé « un grand cafouillage » autour du rapport parlementaire d’information sur le sujet, qui devait initialement être présenté fin janvier. « Ce rapport était mis sous le boisseau, on ne le voyait pas sortir. En réalité ce rapport semble émettre quelques doutes sur le projet présidentiel », a-t-elle déclaré.

Sa présentation avait été repoussée au 21 février, puis finalement programmée pour ce mercredi. Ce nouveau changement de calendrier a suscité l’exaspération d’une de ses co-rapporteures, Marianne Dubois (LR), qui a déploré dans un communiqué une « volonté de mettre des bâtons dans les roues » de la mission parlementaire et accusé l’exécutif de « mépris du Parlement ».

« En tout état de cause, nous avons depuis le début de cette législature souvent le sentiment d’être mal considérés par le pouvoir exécutif et cela en est une démonstration », a renchéri Mme Genevard.

Sur LCI, l’eurodéputée LR Nadine Morano a pointé un « effet d’annonce » d’Emmanuel Macron, « qui peut être une annonce séduisante, et en même temps avec quels moyens, quel argent, quelle structure, quel encadrement ? ». « Encore une fois, on a à l’Elysée un jeune président qui adore la communication, qui est vraiment le président de la parole », a-t-elle ajouté.

 

Article paru dans Le Point